Le Château.

 

 

 

A son origine Roquevaire n’était qu’un petit village, qui se développa au pied de son château et qui portait le nom de Rocca Vaira ce qui veut

dire en langue romane (Roche grise). Ce château perché sur un rocher dit le Nid d’aigle (232m), était quasiment invincible, il dominait

la vallée de l’Huveaune.
A sa construction en 1150, le seigneur Pierre Bremond d’Auriol attribue à son fils Bertrand la seigneurie de Roquevaire. Plus tard cette autorité se transforma en coseigneurie, entre Pelet et Hugues de Baux.
Au XIII ème siècle les guerres féodales sévissent et la croisade des Albigeois fut la péripétie. L’opposition de Bertrand de Baux, seigneur de Roquevaire, ou Comte de Provence,
Raymond Bérenger V se solda par la vente du château à la commune de Marseille.
Au XIV ème siècle, la guerre de Cent Ans se déroulait de l’autre côté du Rhône, la dispersion des compagnies de mercenaires à la solde de                          Jean-le-Bon emmena la dévastation dans tout le pays : pillages, meurtres, expéditions punitives, rançonnements. La Reine Jeanne demanda l’intervention du Comte Jean d’Armagnac et de ses 2500 gascons pour rétablir l’ordre.

En 1364 la Reine n’a plus d’argent, elle va vendre son château de Roquevaire, au Pape Urbain V, il l’appuie financièrement et politiquement l’Abbé de Saint-Victor pour l’acquisition des seigneuries rurales de l’Huveaune, dont Roquevaire qu’il acheta pour la somme de 6000 florins d’or.
Roquevaire a ainsi le privilège de compter au nombre de ses seigneurs, un moine et un Pape. La seigneurie de Saint-Victor durera d’ailleurs jusqu’à la Révolution. Après l’assassinat de la reine Jeanne en 1382, à Naples va provoquer 3 années de guerres civiles qui vont opposer Marseille, le Pape Clément VII (d’Avignon) et le Roi de France Charles VI aux aixois, au Pape Urbain VI (de Rome) et à l’Empereur. Après 15 jours de siège, le 13 juin 1383, Roquevaire tombe aux mains des marseillais qui se montreront fort désagréables envers les roquevairois.

Sous François 1er, les guerres d’Italie furent prétextes à deux invasions. En 1524, le connectable de Bourbon passa le Var pour piller la Provence, et Roquevaire entre autres villages, avant de repasser le var sans gloire. En 1535, pour faire le vide devant l’invasion de Charles Quint, les villages d’Auriol, Trets et Peypin furent dévastés.
Pour une fois Roquevaire, conservée en état de défense, fut épargnée. L’armée impériale dut se retiré devant la disette qui le guettait.
Puis les guerres de religions s’enchainèrent durant 40 années de guerres civiles, ce fût pour Roquevaire une litanie de désordres, violences, famines et épidémies, avec en épilogue la catastrophique année 1593.

Le Duc d’Epernon, à la tête de 4000 fantassins, soumit le village en quelques heures, mais les roquevairois se révoltèrent et refusèrent de capituler. La prise d’assaut fut vive, le bombardement dura 2 jours (600 boulets furent tirés). La capitulation se solda par une quarantaine de pendaisons, la mise à sac de la ville et l’incendie de la forteresse.
Le 24 mai 1596, l’ordre de démolition du château fut donné par le Duc de Guise (le fils du Balafré) nommé Gouverneur de Provence. Le travail s’acheva qu’en 1616, sur ordre du Parlement.
Après cinq siècles d’aventures et de drames, les vestiges encore visibles conserveront à jamais leur gloire et leur mystère.