La Révolution Française

 

le 25 mars 1789, 170 votants élisent J.B Négrel Féraud, Négrel-Bruny, Elzéar Richelme, J.L Négrel Féraud et J Reybaud pour représenter le village à l'élection des représentants du Tiers-Etat à Aix. dans la foulée, les cahiers des doléances sont rédigés et la garde bourgeoise est créée.

Le 25 mars 1790 ont lieu les premières élections municipales, Charles Donde est élu maire et J.L Négrel Féraud est élu procureur. En guise de liberté, c'est la terreur qui s'installe et des charrettes de fédéralistes partent vers Marseille où ont lieu les exécutions. Ni la Convention, ni le Directoire ne vont réussir à calmer les esprits. Seul l'Empire va parvenir à instaurer la paix. (source Roquevaire à vivre)

 

À Roquevaire, le comité de surveillance est institué en 1793. Il se recrute en partie chez les simples paysans, parfois illettrés, et son institution marque en quelque sorte l’apogée démocratique de la Révolution. Outre ses fonctions de surveillance, il crée une compagnie de surveillance dans la garde nationale locale, afin de séparer les sans-culottes des fédéralistes. Cette compagnie est utilisée pour des expéditions dans la commune afin de faire appliquer la loi.

 

 

 

La France à la veille de la révolte.

La constitution Provençale.

La fin de l'ancien régime.

La constituante (1789-1791)

La législative (1791-1792)

La convention (1792-1795)

Le directoire (1795-1799).

 

La France à la veille de la révolte.

A ma veille de la révolution, la France doit faire face à une crise économique et au désir de changer le mode de gouvernement.
On souhaite une monarchie à l'anglaise, c'est à dire le pouvoir partagé entre le Roi et une assemblée élue. On veut aussi d'avantage de liberté.
Des penseurs et des philosophes se mettent à réfléchir sur la meilleur façon de gouverner.
Montesquieu pense que tous les pouvoirs ne doivent pas appartenir à la même personne.
Jean Jacques Rousseau veut que tous les hommes soient égaux entre eux.
Voltaire attaque la religion catholique sur sa forme. Ses idées sont discutées dans les salons et dans des sociétés secrètes comme la Franc-Maçonnerie. Elles se répandent même dans les campagnes.
Ainsi toute la société a connaissance de ces idées nouvelles.
Louis XVI est un roi faible, peu intéressé par les affaires publiques. La Reine Marie-Antoinette, "L’Autrichienne", multiplie les maladresses et devient vite impopulaire.
Les ministres se succèdent sans pouvoir résoudre les problèmes de l'état. Les réformes échouent. elles sont refusées par les parlements qui veulent faire pression sur le Roi pour qu'il partage le pouvoir.
Louis XVI finit par accepter de convoquer les états généraux.
Les trois ordres (la Noblesse, le Clergé, le Tiers Etat) élisent chacun leurs représentants et rédigent leurs doléances, cahiers où chaque ordre exprime son mécontentement.
Le 5 mai 1789, les 1165 députés se réunissent à Versailles. La Révolution est en marche.
La Révolution du peuple dans les villes et des campagnes amène les députés à abolir les privilèges dans la nuit du 4 aout 1789.
Le 29 aout, les députés publient La déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui affirme: "que tous les hommes naissent et demeurent égaux en droit".
Cette déclaration, ces idées, forment les principes de 1789.
Ces derniers étant connus par tous les français, nous parlerons dans un premier temps de la Révolution en Provence. Puis particulièrement des faits ou actes qui se sont passés dans notre village de Roquevaire.
La Provence, léguée au Roi de France par son dernier Comte Charles III, formait un des grands gouvernements de l'ancienne monarchie.
Sa capitale était alors Aix.
Le Comtat Venaissin propriété du Pape et le Comté de Nice propriété du Duc de Savoie n'en faisaient pas parties. Ce gouvernement comprenait, outre "le pays" lui même qui jouissait de sa constitution Provençale, des terres adjacentes soumises à un régime spécial pour Aix et Marseille.
La Provence eût à souffrir de plusieurs invasions sous le règne de Charles XI.

La Constitution Provençale.

Pour la première fois une identité provençale est revendiquée par Palmède de Forbin qui proclame: "la Provence aux provençaux".
Cela ira même jusqu'à présenter à Louis XI des revendications territoriales. Charles III, en léguant la Provence, souhaitait voir l'identité conservée.
Les statuts présentés par les assemblées des états vont plus loin. Le Roi de France n'y est pas reconnu comme tel, mais comme Comte de Provence. Les habitant ne lui doivent pas obéissance.
Dans l'esprit des députés de pays, cette situation marquait la persistance de la couronne de Provence, réunie à celle de France par une union seulement personnelle.
La Provence entend conserver son autonomie. Les provençaux gardent les lois et les constitutions accordées par les précédents souverain.
Louis XI confirme en ces termes l'autonomie du pays: "nul impôt ne pourra être levé sans avoir été consenti par les représentants des états".
Les articles 19 et 20 de la constitution précisent que les provençaux ne doivent aux troupes que quarante jours gratuitement et ne peuvent pas servir hors de Provence.
Les statuts définis par les états ne proposent pas seulement la garantie de l'autonomie. Ils veulent aussi assurer une bonne administration et une bonne gestion du pays.
Les députés demandent à ce que les autorités soient désormais recrutées parmi les autochtones.
La Provence, dont hérite Louis XI, n'est pas un pays unifié. Deux comtés la constituent, eux-même subdivisés en vingt deux parties, auxquelles s'ajoutent quatorze circonscriptions dont sept appelées "baillies" et sept dénommés "Viguerie".
De vastes territoires, appelés "terres adjacentes", jouissent d'un régime à part , du à des privilège anciens.
En 1782, loin de former un tout homogène, la Provence qui est en train de devenir française, sera comparée par certain à "une sorte de mosaïque d’égoïsme particuliers".
En 1484, le roi René II s'assure la fidélité des Provençaux. Ces derniers demandent, en 1486, à demeurer toujours sous la protection de la couronne de France.
Dès 1501, les rois de France établissent en Provence des structures administratives qui tendent à faire de la Provence une Province comme les autres.
Le français devient seule langue officielle et sera la langue de la Révolution.
La Provence faisait partie des pays de langue d'Oc. En 1490, l'ordonnance de Moulins précise les écrits seront rédigés en langue française.
L'élite provençale, profondément attachée aux statuts et aux privilèges hérités de l'époque comtale, admet difficilement l'abandon de la langue provençale.
Les troubles qui aboutissent à la soumission de la Provence par Louis XIV ne seront pas sans cause. Ils résultent d'un conflit permanent entre le pouvoir et la Provence sous les charges que celle-ci doit supporter.
Pourtant, à la fin du règne de Louis XIV, la Provence conserve ses institutions particulières et ses importants privilèges.
En 1752, puis en 1769 et de nouveau en 1770, la Noblesse réclame la convocation des états.
Autour de Corialis et à cause des injustices s'élabore une théorie de la Constitution Provençale.
Aux approches de la Révolution, la propagation des idées apporte aux Provençaux raisons de resserrer les liens qu les attachent à leur Province.
La Provence revendique toute la gloire du midi. L'idée de "la Constitution Provençale" apparait plus forte que jamais.
Si tout le monde est en principe d'accord pour défendre les traditions provençale, chacun à sa façon de les comprendre et les divisions éclatent lors du passage aux actes.
Ceci devient évident dès 1787, à propos de la composition des États convoqués à l'initiative de Brienne.
Les représentants des communautés ne réussissent pas à obtenir que la représentation du Tiers-Etat soit égale à celle des autres ordres: Clergé et Noblesse.
Le 3 décembre 1788, les États de Provence sont convoqués dans leur forme ancienne .
Les représentants du Clergé et de la Noblesse refusent de céder leurs privilèges financiers.
Pascalis, dans un mémoire sur la constitution des trois ordres aux charges publique et communes de Provence, rejette leur tutelle. C'est dit-il: "donner aux peuples un tuteur, dont il n'a pas besoin et soutenir un corps dont le but a toujours été de se soulager des charges publiques sur lui".
Le retour aux institutions passées a durcir les antagonistes. A la session suivant, le 25 janvier au 6 février 1789 et au-delà des conflits fiscaux, deux conceptions de la vie publique régionale s'y affrontent.
L'évolution historique, de l'occupation romaine à la nuit du 4 aout 1789, à fait de la Provence un ensemble original, quelquefois souverain et longtemps autonome.
Le 30 janvier 1789, Mirabeau adresse une lettre: "A la nation Provençale".
Le 12 mars de la même année, l'avocat Capeau réunit l’assemblée de la Viguerie à Aix. Elle prend la décision de faire des élections par districts le 30 avril 1789.
F.X. Emmanuelli parle des cahiers de doléances en ces termes: Ils ne défendent que faiblement les traditions et réclament seize demandes de confirmations des statuts de Provence".
Seule Marseille manifeste une volonté d'autonomie et attaque le centralisme aixois.
L'avocat Tessier de Sisteron dénonce aux instances nationales les prélats, les gros propriétaires qui se sont emparés de l'administration provençale.
Ils ont voulu dit-il: "faire croire que la Provence était un co-état et non un pays subalterne".
Pascalis est envoyé aux états généraux comme porte -parole des réformateurs. Il demande le vote légalisant la levée des privilèges fiscaux.
Jugé comme réactionnaire, on le pend à un arbre le 10 décembre 1790.
Le 11 aout 1789 voit la fin légale des anciennes provinces. Elles perdent leurs privilèges et leurs statuts.
Le 12 aout , les députés Provençaux écrivent pour demander la ratification de ce vote.
Le 4 septembre Tessier s'exclame: "une fois réunis à la France, nous serons libres".
Le 15 février 1790, la Provence est partagée en trois états: Bouches du Rhône, Basse Alpes et Var.
Une rivalité importante s'établit entre Aix et Marseille. Le chef-lieu est Aix. Mais en 1792, c'est par la force que Marseille devient chef-lieu et est reconnu légalement.
Pendant cette période révolutionnaire, le chef-lieu des Bouches du Rhône n'est pas stable.
Parmi tous les bouleversements qui marquent cette période, le séquestre, la confiscation et la vente des biens nationaux sont des plus considérables.
La vente des domaines nationaux trouve dans son origine les problèmes financiers et monétaires auxquels est confronté le gouvernement révolutionnaire.

La fin de l'ancien régime.

L'approche des évènements révolutionnaires voit la Provence se diviser en deux.
- D'une part les grandes ville, Marseille et Toulon, qui désirent un régime de liberté économique favorable à leur développement.
- D'autre par les campagnes où le paysan est resté traditionaliste et profondément attaché à l'ancien régimes.
Au cours des réunions préparatoires à l'élection des députés aux états généraux, Mirabeau se montre partisan des réformes. Brillant orateur, violent, passionné, irrésistible, il est élu à Aix et Marseille
Dès le 23 mars 1789, les marseillais réclament un régime plus régulier d’impôts et se révoltent contre la cherté des vivres.
De janvier à avril, les états de Provence, réunis à Aix, préparent les cahiers de doléances.
Dans une des dernières séances, l’Évêque de Fréjus annonce que le Clergé consent désormais à payer sa part d'impôts.
Ainsi la Provence est à la tête du mouvement de fraternité nationale par le geste de son Clergé.
La Révolution est sanglante et mouvementée dans notre pays. Cette situation se traduit, entre 1789 et 1799, par la succession en France de quatre assemblées.

La Constituante (1789-1791)

Dans la nuit du 4 aout, les députés Provençaux descendent au milieu de la salle et déclarent qu'ils renoncent aux privilèges de leur pays.
En avril 1790, la population marseillaise s'empare du fort de Notre Dame de la Garde, des forts Saint Jean et Saint Nicolas. Puis dans son exaltation détruit an partie ce dernier.
En 1791, le Comtat Venaissin, après une lutte sanglante avec Carpentras qui est partisane de l'autorité pontificale et Avignon qui souhaite sa réunion avec la France, devint le département du Vaucluse.

ROQUEVAIRE au jour le jour.

La vie en 1789.

A cette époque, Roquevaire s'étend à peu près comme le Roquevaire d'aujourd'hui. La route qui traverse le village à la forme d'un S. Elle passe par le rue Longue puis sur le vieux pont de bois qui surplombe l'Huveaune et le chemin du Roland.

Dans le quartier Sainte-Anne se dressent de belles maisons.

Les places principales sont:

La Place de l’Église.

La Place de la Commune, avec ses cafés qui deviennent à la mode.

Le Champ de Fête.

Le Champ de Foire.

Les cinq personnages les plus riches sont:

François de Cabre

J.B Négrel-Bruny

Henry David

Louis Justin Taurel

Pierre Négrel - Féraud

Elzéar Richelme est le premier Consul et prend ses fonctions le 1er janvier 1789.

Le Suffrage.

Peuvent voter tous les chefs de famille inscrits au rôle des impositions.

Les élections aux États Généraux.

La première élection a lieu le 25 mars 1789 dans la chapelle des Pénitents - Blancs sous la présidence de Joseph Barthélémy.

Quatre électeurs sont élus pour aller à Aix le 2 avril 1789. Ce sont:

Elzéar Richelme, J.B Négrel-Bruny, Pierre J.B Négrel-Féraud, Joseph Reybaud.

Les cahiers de Roquevaire.

Le 25 mars 1789, les cahiers de doléances de la ville et des paroisses partent pour Aix.

Ces cahiers se composent de quatre articles:

Article 1.

Demande d'une constitution écrite.

D'une convocation régulière des États.

De la garantie des libertés.

Article 2 et 3.

Concernent l'administration et l'éducation publique.

Article 4.

Il est d'ordre fiscal: l'égalité devant l’impôt. Il revendique la suppression des droits d'entrée à Marseille des vins de Provence.

La Garde Bourgeoise.

Il est crée, le 30 mars 1789, une patrouille de douze citoyens pour le maintien de l'ordre.

Le nouveau régime politique.

Roquevaire fait d'abord parti du Canton d'Auriol puis du district d'Aix et enfin du département des Bouches du Rhône.

Les citoyens sont répartis en trois catégories:

Les citoyens actifs

Les citoyens actifs et électeurs.

Les citoyens éligible.

Le nombre d'habitants en 1790 est de 3481. Le nombre de votants est de 46. En janvier 1791, le nombre de votants s'élève a 204.

La première élection municipale.

Elle a lieu le 10 février 1790. Elle comprend dis officiers et dix huit notables bourgeois. Le Maire est Charles Donde. Le Procureur de la commune est J.L Négrel Féraud.

La garde nationale.

Le serment de la garde nationale a lieu dans l'église le 29 février 1790. La cérémonie comprends:

Le discours du Capitaine Négrel-Bruny.

La réception du serment par le maire.

La bénédiction des drapeaux par le Curé.

Le 13 mai 1790 la garde comprend:

Quatre compagnies de 50 hommes plus une compagnie à Lascours.

Le 14 juillet 1790: Fête de la Fédération à Paris. Roquevaire représenté par le citoyen Saint - Martin de la garde nationale.

Le 14 juillet 1790 à Roquevaire.

Ce jour là, le premier défilé va de l’hôtel de ville à l'église.Le serment est prêté par le clergé, la municipalité, la garde nationale, la maréchaussée et la population. Dans l'après midi se déroule une grande farandole dans le village.

La fin de la Noblesse de Robe.

Les anciens tribunaux sont supprimés par la Constituante.

La fin de la Noblesse d’Épée.

A la mort, en 1795, d'Elzéart de Flotte la noblesse d’Épée s'éteint à Roquevaire.

La Constitution civile du Clergé.

La Constituante décide de liquider les biens de l'église et de rétribuer les prêtres. Tout d'abord, le clergé roquevairois accepte puis revient sur sa décision. C'est à ce moment là que le clergé réfractaire s'associe à la Contre Révolution.

La législative (1791-1792)

Le 27 juin 1792, le député Barbaroux demande au maire de Marseille d'envoyer à Paris un bataillon de six cents Fédérés "sachant mourir pour sauver la Patrie en danger".
Ce bataillon gagne la capitale en chantant l'hymne de Rouget de Lisle, qui prendra ultérieurement le nom de " La Marseillaise" et deviendra notre hymne national.
Dès son arrivée à Paris, ce bataillon se fait remarquer en demandant la déchéance du Roi. Ce grand évènement, qui bouleverse le monde, est en partie son œuvre. Le 10 aout, les intrépides marseillais participent à la prise des Tuileries.

L'Organisation.

Le 20 novembre 1791, Louis Alphonse Brest est élu maire . Il appartient aux modérés.

Le 11 mars 1792, la garde nationale se compose de six compagnies.

Quatre pour la ville.

Une pour Lascours.

Une pour Riou.

Plus une compagnie d'Anciens.

L'attitude de Louis XVI dresse de plus en plus la Nation contre la Royauté.

Le 5 juin 1792, les marseillais adressent à pétition, maire de Paris, une lettre lui précisant que les patriotes du Midi seront "toujours prêt".

Le 10aout 1792, un bataillon de volontaire est formé. Trois roquevairois partent pour Paris ce sont: Antoine Saint-Martin, Jean Batiste Lan et Pierre Ribaut né à Auriol.

Les noms de ces héros révolutionnaires sont restés célèbres pour cette période de notre histoire.

Le bataillon s'organise à Marseille et le 28 juin il quitte la ville en entonnant le chant de Rouget de Lisle qu'on appelle la Marseillaise.

Il participe à l'assaut des Tuilerie le 10 aout 1792. Cette révolution est plus efficace que la première. La population roquevairoise décide, des le 31 aout, de rendre un hommage à ses "enfants".

La réception des volontaires semble avoir lieu le 26 octobre 1792.

Les élections à la Convention.

La monarchie est renversée. Il faut élire une convention pour organiser la République.

Le premier vote a lieu le 26 aout 1792 dans la chapelle des Pénitents. Quatre électeurs sont désignés: Joseph Reybaud, Joseph Turcat, Jean Baptiste Négrel-Bruny et Louis Poutet.

Le 2 septembre 1792, ils partent à Salon pour procéder au second vote.

La période Girondine.

En 1792, la société populaire de Roquevaire compte cinq ou six cents membres.

Ses principaux chefs sont issus de la petite bourgeoisie: Joseph Turcat, Joseph Christin, Honoré Ollivier et J.B Léon Jouve.

La première intervention consiste à désarmer les suspects.

La seconde intervention décide de l'imposition pour équiper la commune. Douze commissaires sont désignés pour procéder à l'encaissement de l’impôt.

La convention (1792-1795)

Les royalistes de Vendée et de Provence se révoltent. Ceux de Marseille et Toulon envoient une armée vers Paris afin de mettre sur le trône le jeune Louis XVII. En essayant de les empêcher de franchir la Durance, l’héroïque Viala, jeune révolutionnaire âgé de treize ans, est tué.
En 1793, sous l’influence des clubs Jacobins, Marseille penche dès lors pour le respect de la légitimité révolutionnaire.
Le 3 juin, les Girondins se déclarent en insurrection contre la Convention Nationale: c'est la guerre.
Le général Carteaux, détaché de l'armée des Alpes, arrête les bataillons royalistes dans le Comtat.
L'armée de la Convention l'emporte à Avignon le 25 juillet. Elle est de nouveau victorieuse le 25 aout à Marseille.
La Convention sécrète que Marseille est: "Ville sans nom".
Les royalistes de Toulon livrent leur ville aux anglais. Il faut un siège de quatre mois, la valeur militaire de Bonaparte qui commande l'artillerie et celle du du Général Dugommier, pour reprendre la ville.
Cette période, appelée "Terreur Rouge", voit d'horribles exécutions à Orange.

Le Directoire (1795-1799)

Après la chute de Robespierre, les cachots du Fort Saint-Jean à Marseille et le château de Tarascon regorgent de détenus rapidement exécutés.
La population des Bouches du Rhône a, face à ces évènements révolutionnaires et l'évolution des institutions républicaines, des attitudes extrêmement variables suivant les temps et les lieux.
Tout à fait favorable au début à la cause révolutionnaire, elle trouve en Mirabeau son interprète.
D'une façon générale, elle se réjouit de la fin d'une centralisation monarchique qu'elle n'avait jamais appréciée. Mais bien vite, Aix boude le nouveau régime, car elle sent grandir la puissance de Marseille.
De plus, Arles perd sa puissance ecclésiastique.
Les textes sur les biens nationaux, la constitution civile du Clergé et l'unification des institutions choquent rapidement le sens de la propriété, les sentiments religieux, ainsi que le goût du particularisme.
A Marseille des divergences se créent entre Monarchistes traditionnels et Monarchistes constitutionnels. D'autre art, les fédéralistes modérés se heurtent aux purs républicains.
La mentalité provençale, individualité, raisonneuse, enthousiastes, éloquente, vive d'esprit, s'exprime dans les discours des clubs et des assemblées. Plus d'une émeute, plus d'une rixe éclatent dans les rues.
La centralisation renforcée par la convention et la ruine du commerce font passer Marseille dans le camp de la contre-révolution.
Dès le 21 aout 1792, l'administration départementale est transférée à Marseille.
Des départements comme le Rhône et le Var, des villes comme Lyon et Toulon s'inscrivent parmi les ennemis de la nation.
De 1793 à 1794, une répression sévère s'abat sur notre région afin de ramener les égarés à une saine compréhension.
La réaction thermidorienne rivalise dans l’excès avec la terreur Jacobine.
Les incertitudes du Directoire et les tentatives néo-jacobines du 18 Fructidor n'entendent pas l'hostilité des habitants.
C'est dans le climat de guerre civile que le Premier Consul Bonaparte est accueilli avec soulagement. Charles Delacroix, premier Préfet, tente de relever les ruines.
Rien ne reste des privilèges de liberté de la Provence, si ardemment défendu par toute une élite de juristes bourgeois.
Cette période de troubles laisse de profondes cicatrices. La campagne est peu prospère. Les villes Aix et Arles sont tristes et sans vie.
Marseille, parlée des titres administratifs, est ruinée.

La municipalité Jacobine.

Fin 1792, Joseph Turcat, élu maire, détient pendant deux ans tous les commandements.

A la fin du mois de novembre, un groupe de jeunes Jacobiens, réuni sous un arbre de Sainte-Anne, parlent et chantent. Dans ce groupe se trouvent: Pierre Ribot, Cadet Jouve, Antoine de Saint Martin, François Trèmelat. Ce dernier désigne la maison de Négrel-Feraud et dit:

Frappez là, c'est un aristocrate il faut le prendre et le faire mettre à genoux.

Négrel Feraud est avertit. Il sort par une porte de derrière. Les jeunes jacobiens ne trouvent dans la maison que Claire Grimaud, Marianne Deydier et sa fille Marguerite. Ils les obligent à chanter et à demander pardon. Puis les jacobiens sortent, brisent les vitres de la maison et jettent une barrique dans la rivière.

En 1793, se groupent autour des Girondins les mécontent deviennent les Contre-Révolutionnaires.

L'insurrection fédéraliste.

Le soulèvement du Sud-Est contre les montagnards coïncide avec les soulèvement de Vendée et de Lyon. Le 7 mai 1793, J.B Benoit est élu commandant en chef de la garde nationale. Il représente la main-mise des modérés sur l'armée.

L'insurrection fédéraliste.

Le soulèvement du Sud-Est contre les Montagnards coïncide avec les soulèvements de Vendée et de Lyon. Le 7 mai 1793, J.B Benoit est élu commandant en chef de la garde nationale. Il représente la main mise des modérés sur l'armée.

L'organisation des sections.

Le 22 mai 1793, on procède à l'installation de sections rurales. Elles se séparent en deux groupes, l'une allant vers Allauch, l'autre vers Cuges.

La première commission se réunit à Roquevaire, trois sections sont organisés=es, elles ont toutes trois un surnom.

La première "Roquevaire" est présidée par Reybaud.

La seconde dite "La paix" est présidée par J.B Négrel-Bruny.

La troisième "Liberté" est présidée par J.J Masse.

Après la rupture avec les girondins, c'est le comité général de Roquevaire qui détient tous les pouvoirs.

On retrouve dans ces sections Louis Alphonse Brest, J.B Benoit, J.B Bonneau et Augustin Donde.

Le 4 juin le club est supprimé et André Gautier dit à l'assemblée de Marseille:

"Dix ou douze membres du club de Roquevaire dont: Turcat, Christin et Cadet Jouve, sont des coquins et les autres membres ne valent guère mieux".

Le premier appel aux armes.

Après les délibérations des sections d'Aix, une aracée départementale est créée.

Joseph Delesle et Jean Baux viennent à Auriol comme commissaires pour  recevoir les inscriptions des citoyens désireux de faire partie d'une force armée anti-anarchiste.

Le comité de sureté met en première ébauche de terreur au service de la contre-révolution.

Les dénonciations.

DU 18 juin au 18 juillet, le comité de sureté de Roquevaire reçoit trente deux dénonciations. Les anciens commissaires sont les premiers menacés.

Augustin Turcat, François Trémellat, Honoré Ollivier, Joseph Trémelat et J.B Léon Jouve s'enfuient.

Ollivier et Jouve se cachent dans le massif de la Sainte-Baume qui devient le refuge des hors la loi.

La dictature des sections.

Le 30 juin, le maire Joseph Turcat et la municipalité sont obligés de prêter serment. C'est à dire:

Reconnaitre les décrets de la convention nationale.

Reconnaitre le tribunal populaire de Marseille.

Maintenir la République.

Le 2 juillet, trois nouveaux présidents sont nommés. Ils ordonnent au maire le ravitaillement de la commune en blé. Pour éviter une émeute sanglante, la force doit intervenir.

Le 3 juillet, Turcat et ses collègues renient leur serment en disant:

"C'est sous le couteau et la persécution que nous avons prêté ce serment".

L'affaire d'Avignon.

Le district d'Aix participe à l'idée d'opposer un corps d'armée départemental à l'armée de la République.

Le 17 juillet, Roux administrateur du district d'Aix, se présente à la mairie de Roquevaire et rencontre François Trémelat qui se montre peu empressé pour la formation de cette armée.

Les volontaires sont peu nombreux. Seul J.B Benoit fournit douze hommes dont son fils Antoine Benoit

Le déroulement.

L'occupation dure dis sept jours. Elle est accompagnée de pillage et de meurtres. A l'approche de l'armée de Carteaux, le contingent se disperse.

Le 28 juillet, une partie des volontaires rentre à Roquevaire en y répandant de faux bruits sur les évènements. Le comité général envoie Jean Deydier à Marseille pour prendre des ordres.

La fin de la municipalité Turcat.

Joseph Turcat, son fils Laurent, François Trémelat, Pierre Lan poursuivi par les fédéralistes se terrent dans le massif de la Sainte-Baume.

La municipalité Maurin.

La municipalité Turcat est remplacée. Jacques Maurin devient maire, le 28 juillet, Louis Pautet est nommé procureur de la commune. Le 13 aout voit la nomination de Louis Justin Taurel.

La déroute militaire.

L'armée départementale, commandée par Villeneuve-Touret, bat en retraite devant l'armée de la Convention sous les ordres de Carteaux.

L'armée des sections.

Le 24 aout, l'aide-major général Baille barre la vallée de l'Huveaune. Hippolyte Guillain, commandant les troupes, s'installe à Roquevaire avec une section.

L’enrôlement.

On bat la générale. L’enrôlement est forcé, se font inscrire H. Ruel, J.B Barthélémy, L.Long, A. Donde, Guillache, Guémely, Trémelat rejoignent l'armée républicaine.

Le 25 aout au soir, l'armée départementale est anéantie.

La terreur.

La chasse aux fédéralistes.

Joseph Turcat et ses collègues signent la déclaration qui suit:

Ils jurent de nouveau leur attachement à la République. Les fédéralistes s'enfuient dans les collines ou en exil: Toulon, Nîmes, Lyon.

Le 10 septembre, un décret ordonne l'arrestation des fonctionnaires fédéralistes.

Le comité de surveillance.

Le 12 octobre, Jean Louis Ollivier est élu président et met en arrestation vingt fonctionnaires fédéralistes dont les noms suivants:

Négrel-Bruny, H. Bruel, S. Maurin, H. David, E. Pautet, J.B. Arnaud, J. Brochu, J. Maurin, J. Taurel, J.B Barthélémy, M. Long, L.A. Brest, J.B. Benoit, Bonneau (père), Négrel-Féraud, J.Lan, J. Deydier, J. Gueidon, A. Vernis et A. Donde.

Les biens des fuyards sont saisis. La municipalité saisit leurs blés. Elle décrète le 27 octobre huit nouvelles arrestations.

Le comité de surveillance d'Aubagne dénonce quatre fédéralistes. le 29 octobre, un détachement des gardes nationaux se dirige vers Gémenos et blesse le procureur H. Bernard. Ce dernier s'achève d'un coup de pistolet dans la tête. Les arrestations continuent.

La première charrette.

En novembre et décembre 1793, les charrettes de fédéralistes se dirigent sur Marseille. Les patriotes, qui dénoncent les fédéralistes, sont payés et reçoivent des indemnités élevées.

Les dénonciations.

Les Jacobins deviennent les adversaires des comités de surveillance. Du 27 juillet1793 au 16 juillet 1794 il y a environ quarante dénonciations transmises sur un registre qui devient un précieux document. J.Barthélémy est exécuté le 26 décembre.

Le 30 décembre, les biens de dix émigrés sont saisis figurent:

Elzéard Flotte, J.B. Benoit, François de Cabre.

Le prêtre réfractaire Gassin se cache. Le curé Chaulan reste en possession de l'église jusqu'en 1794. Le 10 février, la municipalité renvoie le prêtre et l'église devient: "le culte de la raison".

La terreur en 1794.

Sous les ordres de Marseille les mesures terroristes s'aggravent, les arrestations se succèdent: Jean Vernis, Joseph Arnaud, tous les émigrés qui n'ont pas manifesté leur attachement à la Révolution sont mis sous les verrous.

La seconde charrette.

En mars et avril, trois fédéralistes: J. Trémelat, J.J. Mara et Louis Pautet sont exécutés. La chute des Montagnards, le 27 juillet, met fin à la terreur.

L'économie révolutionnaire est peu prospère. Les Roquevairois sont rationnés pour la nourriture. Le pain est taxé: Pain blanc quarante deniers, pain bis trente six deniers.

La famine est grande. La population est affamée.

La réaction thermidorienne.

En 1795, un gouvernement central remplace les municipalités. Les électeurs ne sont pas consultés. Le 18 mai 1795, Laurent Richelme devient maire de Roquevaire.

Les persécuteurs s’arrêtent. Les fédéralistes sont rayés des listes d'émigrés. Les prêtres réfractaires ne sont plus persécutés.

Une période appelée "Terreur blanche" s’établit avec le retour des Royalistes.

Des bandes se forment. En septembre, on compte cent sept victimes et les massacres continuent. De 1795 à 1799, une bande dite: bande d'Aubagne fait régner la terreur sur Aubagne, Gémenos et Roquevaire.

Le 21 juin1795, le chef de la bande Antoine Michel égorge prés de Pont de l'Etoile le citoyen Jullien et ses deux enfants.

De nouvelles bandes, comprenant quatre à cinq cents individus, se forment. Elles viennent principalement de Saint Maximin, d'Aubagne, de Roquevaire et de Trets. La population forme des colonnes mobiles pour se défendre. Le total des exécutions à Roquevaire s'établit environ à neuf personnes.

Le 8 mai 1798, le Général Bonaparte passe a Roquevaire pour se rendre à Toulon.

Avec Napoléon Bonaparte une nouvelle dictature s'instaure. Notre pays verra par la suite encore de nombreux changements de régimes. D'Empires en restaurations, de Républiques en Républiques, il faudra attendre 1870 et la naissance de la troisième République pour voir s'ouvrir l’ère moderne et industrielle.

En 1879, notre pays fêtera le premier centenaire de sa Révolution. Depuis cette date, un siècle a de nouveau passé, apportant son lot de lisère ou de grandeur, de terreur ou de paix.

Riche en évènements historiques, la période révolutionnaire à Roquevaire fait partie de notre patrimoine.

Bien que deux cents années nous séparent de ces évènements, nous ne devons jamais oublier que notre liberté a été acquise grâce à ces femmes et ces hommes qui, un jour de juillet 1789, ont osé affronter les murs sinistres de la Bastilles.

 

Source: Fascicule du CM2 de l'école primaire de Roquevaire mixte 1989.