Léon David.

 

 

Né le 19 juin 1901 à Roquevaire, rue Auguste Fabre, décédé le 26 aout 2000 à Carnoux-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

Profession : Artisan forgeron.

Fils d’Alphonse Martin, un artisan rural (maréchal-ferrant) et de Delphine Gamena, ou Gamère (ouvrière agricole)

Léon David fit ses études primaires jusqu’à l’âge de quatorze ans au cours complémentaire de Roquevaire où il obtint son Certificat d’études,

un prix au concours agricole et aussi le brevet agricole selon une autre autobiographie. Il fut maréchal-ferrant et forgeron dans cette

localité de 1915 à 1940.

 

Élection :

Élu le 26 avril 1959, réélu le 23 septembre 1962, réélu le 26 septembre 1971, fin du mandat le 1er octobre 1978.

Situation en fin de mandat :   Membre de la commission des affaires économiques.

Membre du groupe Communiste.

Travaux parlementaire :

Propositions de loi et de résolution.

Léon David est contraint de travailler comme forgeron dès l'âge de quinze ans, après la mort au front en 1916 de son frère aîné, qui fait de lui le chef de famille. Ses lectures et participations aux manifestations pacifistes qui se succèdent après-guerre le rapprochent du Parti communiste, auquel il adhère en 1925. 

 

V éme République

Conseiller de la République, puis sénateur des Bouches-du-Rhône de 1946 à 1978

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, p. 267)

Léon David est élu sénateur des Bouches-du-Rhône le 26 avril 1959, la liste du Parti communiste français obtenant 2176 voix sur les 6003 suffrages exprimés. Il retrouve ainsi le Palais du Luxembourg en même temps qu'y entrent d'autres personnalités communistes comme Jacques Duclos, Raymond Guyot ou encore Jeannette Vermeesch. Il est aussitôt nommé membre de la commission des affaires économiques et du plan.

Un mois après son élection au Sénat, Léon David présente une proposition de résolution qui invite le Gouvernement à appliquer immédiatement une politique de sauvetage de la viticulture française. Durant toute la durée de son mandat sénatorial, il prend la défense des exploitants et des producteurs du Midi, et tente de contribuer à l'amélioration de la filière agricole. Par exemple, lors de la séance publique du 12 mai 1959, il s'adresse au ministre de l'Agriculture pour obtenir la participation des organes professionnels des fruits et légumes à l'élaboration et à la mise en place du troisième plan d'équipement. Il réitère ses interpellations au ministre de l'Agriculture lors des séances du 3 mai et du 16 août 1960. En 1959 et 1960, ses interventions marquantes portent sur les catastrophes naturelles, et en particulier les incendies de forêts, la lutte contre l'alcoolisme, et la condition des mineurs.

Le 3 février 1960, pour afficher son opposition au conflit algérien, il vote contre la loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l’État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie, comme l'ensemble des sénateurs du groupe communiste.

Léon David est réélu sénateur des Bouches-du-Rhône le 23 septembre 1962. Lors de ce second mandat, il continue d'appeler l'attention du Gouvernement sur les problèmes majeurs de sa circonscription tels que la crise de la paysannerie (séances du 9 avril et du 7 octobre 1964) et de la production maraîchère (séances du 22 avril 1965 et du 2 avril 1966). Le 11 mai 1965, il se prononce en faveur du projet de loi portant réforme des régimes matrimoniaux. Le mois suivant, le 24 juin 1965, il est membre titulaire de la commission mixte chargée de proposer un texte sur la proposition de loi relative à l'acquisition d'habitation à loyer modéré. Entre 1963 et 1965, il prend part à des actions locales contestataires (manifestations paysannes et barrages routiers dans les Bouches-du-Rhône).

Le 9 juin 1966, lors des discussions sur l'aide de l’État aux chantiers navals de la Seyne, il prend la parole pour demander la rénovation de la politique gouvernementale. Pour remédier à la diminution de l'activité industrielle, il préconise la nationalisation de la construction navale marchande française et montre en exemple les succès commerciaux rencontrés par la République démocratique allemande et de l'U.R.S.S dans ce secteur d'activité.

L'année suivante, Léon David entend défendre les producteurs viticoles (séances du 1er juillet 1967), et dépose à ce titre une proposition de loi relative à la production viticole et à l'organisation du marché du vin. Le 5 décembre 1967, il est favorable au vote de la « loi Neuwirth » relative à la régulation des naissances. Le 2 avril 1970, il présente également une proposition de loi tendant à accorder au conjoint du chef d'exploitation le bénéfice des prestations d'invalidité. Le 16 juin 1970, Léon David devient membre de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à une contribution nationale pour l'indemnisation des Français dépossédés de biens situés dans un territoire antérieurement placé sous la souveraineté, le protectorat ou la tutelle de la France. Le 18 décembre 1970, il intègre, en tant que membre suppléant, la commission mixte chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif aux groupements fonciers agricoles.

Il est élu maire de Roquevaire, et réélu sénateur des Bouches-du-Rhône en 1971. Au moment de l'examen de la loi portant création et organisation des régions, au mois de juin 1972, il suit la ligne politique du Parti communiste français et s'oppose au projet du Gouvernement. L'année suivante, il s'abstient de voter la « loi Royer » d'orientation du commerce et de l'artisanat. En novembre 1973, il devient membre du conseil régional de la région Provence-Côte d'Azur.

Le 28 juin 1974, il vote pour la loi fixant à 18 ans l'âge de la majorité et, le 14 décembre, en faveur de la « loi Veil » relative à l'interruption volontaire de grossesse. En tant qu'élu du groupe communiste, il reste également très attaché à la défense des personnes en situation de précarité et tente, par son action, d'améliorer leur condition sociale. Ainsi, au cours de la séance publique du 10 octobre 1975, il présente au ministre de l’Équipement les risques d'une prochaine augmentation du fuel domestique pour les habitants des cités HLM, et lui demande quelles mesures compte prendre le Gouvernement pour que les HLM retrouvent une fonction sociale.

Candidat malheureux depuis les années 30 dans le canton de Roquevaire, Léon David décide, en mars 1976, de ne plus se présenter aux élections du conseil général. En plus de ses fonctions de secrétaire du groupe sénatorial d'amitié France-Grèce et France-Roumanie, il devient au mois de mai vice-président du groupe sénatorial d'amitié France-Algérie. Au mois de juin de la même année, il est à l'origine d'une proposition de loi visant à inclure les établissements forestiers et agricoles dans le champ d'application du code du travail et à affilier leurs salariés au régime général de la sécurité sociale. Maire de Roquevaire depuis 1971, il est réélu en mars 1977.

Il démissionne de son mandat de sénateur des Bouches-du-Rhône le 1er octobre 1978, en même temps que le sénateur communiste du Pas-de-Calais, Léandre Letoquart. C'est Louis Minetti, son suivant sur la liste, qui le remplace pour conduire la fin de son mandat. En prenant cette décision, il souhaite préparer son successeur et se consacrer davantage à la mairie de Roquevaire, à la tête de laquelle il est réélu jusqu'en 1989.

Léon David est l'auteur de nombreux articles publiés principalement dans les chroniques agricoles de différents organes de la presse communiste comme Le Rouge-Midi ou La Marseillaise.

 

1940-1958

 

Léon David est contraint de travailler comme forgeron dès l'âge de quinze ans, après la mort au front en 1916 de son frère aîné, qui fait de lui le chef de famille. Ses lectures et participations aux manifestations pacifistes qui se succèdent après-guerre le rapprochent du Parti communiste, auquel il adhère en 1925.

En 1929, il est, pour la première fois, brièvement arrêté pour avoir pris la parole sur le carreau de la mine de Gardanne, à l'occasion de la journée internationale contre la guerre. Les années suivantes, il participe activement aux diverses manifestations organisées par le Parti communiste contre la montée du fascisme.

C'est en 1934 qu'il obtient son premier mandat électif, en devenant conseiller d'arrondissement du canton de Roquevaire, son village natal.

Dans le même temps, il est appelé à siéger au bureau fédéral des Bouches-du-Rhône du Parti communiste.

Lorsque la guerre éclate, son action en faveur des thèses pacifistes du Parti lui vaut d'être arrêté jusqu'au mois de mai 1940 ; entretemps, le décret du 27 septembre 1939 dissolvant le Parti communiste entraîne pour Léon David la déchéance de son mandat électif.

A nouveau arrêté pour ses actions en faveur des thèses communistes hostiles au conflit en octobre 1940, il est incarcéré dans le Var, puis au fort Saint-Nicolas, à Marseille, et libéré en mai 1941 ; il est alors chargé d'organiser la Résistance dans le bassin minier des Bouches-du-Rhône.

Menacé d'arrestation par l'ennemi en 1943, il entre alors dans la clandestinité, puis représente le Parti au comité départemental de libération des Bouches-du-Rhône.

Le conflit terminé, il renoue avec la vie politique officielle : il conduit en effet la liste d'Union républicaine et résistante aux élections du 8 décembre 1946 au Conseil de la République dans les Bouches-du-Rhône : avec 808 voix sur 1 834 suffrages exprimés, celle-ci remporte trois des cinq sièges à pourvoir.

Puis, lors du renouvellement du 7 novembre 1948, cette liste remporte 265 voix sur 973 suffrages exprimés, ce qui lui vaut alors deux sièges sur cinq.

Au Conseil de la République, Léon David, qui siège à la Commission de l'agriculture et à celle de la France d'outre-mer, déploie une grande activité, et intervient sur les grands textes en débat, notamment, en 1947, la défense de la République, la protection de la liberté du travail, la réorganisation des compagnies républicaines de sécurité, le prélèvement exceptionnel de lutte contre l'inflation, l'allocation de vieillesse aux personnes non salariées, puis, en 1948, le statut provisoire de la SNECMA, l'élection des conseillers de la République, la création d'un institut d'émission de l'Indochine.

A ces interventions s'ajoutent de nombreuses autres sur des textes sociaux, budgétaires ou financiers.

En 1949, il s'intéresse particulièrement au statut financier et à l'organisation et la composition du Haut Conseil de l'Union française,

ainsi qu'aux circonscriptions électorales d'outre-mer, et à l'organisation de la sécurité sociale dans ces départements, et s'oppose à la

ratification du pacte de l'Atlantique.

Nommé secrétaire du Conseil de la République pour l'année 1950, il prend notamment part aux débats sur les conventions collectives et le règlement des conflits du travail, la répression de certaines atteintes à la sûreté extérieure de l’État et le réarmement. Puis il s'exprime notamment sur le projet de loi relatif au renouvellement de l'Assemblée nationale, l'institution du code du travail dans les territoires d'outre-mer, la politique du gouvernement à l'égard de la jeunesse, et s'oppose au projet de loi relatif à la réparation des dommages causés par les troubles de Madagascar.

Cet intérêt soutenu pour les différents débats parlementaires s'accompagne d'une participation active aux différentes manifestations politiques et syndicales organisées sous l'égide du Parti dans son département d'élection. Lors des grandes grèves de l'automne 1947, il est arrêté à la tête d'une manifestation à Marseille, et une demande de levée d'immunité parlementaire le visant est rejetée par le Conseil de la République,

dans sa séance du 3 février 1948.

Il est également secrétaire des comités de défense Henri Martin, et organise à ce titre diverses manifestations qui déboucheront sur la libération du militant emprisonné.

Lors des élections du 19 juin 1955 au Conseil de la République, il est réélu en tête de la liste de Défense ouvrière et paysanne ; avec 216 voix sur 923 suffrages exprimés, cette liste n'obtient plus qu'un siège sur les cinq à pourvoir, signe de l'érosion progressive de l'influence communiste dans les Bouches-du-Rhône au profit de la SFIO et des radicaux.

Au Conseil de la République, il siège alors à la Commission de la France d'outremer, et à celle de la marine et des pêches, et intervient activement, en 1956, dans la discussion du projet de loi présenté par Gaston Defferre tendant à assurer l'évolution des territoires d'outre-mer ; de même participe-t-il, en 1957, aux discussions sur la création d'une organisation commune des régions sahariennes, les réformes politiques dans les territoires d'outre-mer, la réorganisation de l'AOF et de l'AEF, celle de Madagascar et le statut du Cameroun.

Les 2 et 3 juin 1958, il vote contre les pleins pouvoirs, et contre la révision constitutionnelle.

Il est réélu sénateur des Bouches-du-Rhône le 26 avril 1959.

 

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