La Papeterie.

 

 

Charles Glize hérite de son père cette entreprise de papeterie en 1851,

 la production du papier moyen ou gris dénommé national, bâtard fin, cloche double.

La production cessera toute activité en 1969.

 Félicité-Marie Thérèse épouse Louis Étienne Niel de Varages (Var) il travaillait dans une entreprise familiale de faïencerie, ils décidèrent d’ouvrir une fabrique de faïencerie fine dans l’enceinte de la papeterie à partir de 1852. Ils décident donc de lancer une gamme de faïence fine ou porcelaine opaque. La fabrication atteint  un record de 90 000 pièces de faïence, d’assiettes, bols, plats et autres

La fabrique fermera en 1887.

Source Monsieur Roure actuel propriétaire.

 

Les industries roquevairoises - la fabrique de Pont de l’Étoile.

La fabrique de papiers de Pont de l’Étoile n'a jamais cessé depuis le XVe siècle d'abriter une papeterie. en parcourant les archives communales de Roquevaire, on trouve en 1592, un "moulin à papier à deux engins à la Resclauzo d'Aubagno". Il appartient alors a Noble Jean Baptiste de Cauvet, baron de Trets. C'est là un des plus anciens  moulin de Provence, antérieur de plus d'un demi-siècle au plus ancien moulin de notre voisine Auriol. Il passe en 1630 à la famille de Bausset, d'Aubagne. C'est dans ce bâtiment qu'en 1722, pendant la peste, furent installées les infirmeries de Roquevaire. Il est possédé à partir du commencement du XVIIIe siècle par la famille Donde. A l'époque révolutionnaire une trentaine d'ouvriers et d'ouvières y travaillent. On y transformait en papier les chiffons blancs, indiennes et vieux cordages achetés à Marseille et à Aix. On achetait aussi dans le Var des colles carneuses. Les produits de la fabrication étaient vendus dans les Bouches du Rhône et le Var. On y fabriquait du papier "National", "Bâtard fin", "Cloche double", etc..., des papiers moyens et des papiers gris. Les fabricants se plaignaient de la mévente, et aussi de ce que la réquisition des hommes jeunes était la cause d'un ralentissement de la production: deux cuves seulement sur quatre pouvaient fonctionner. La famille Donde conserva la papeterie jusqu'en l'an 4, où elle fut cédée à Jacques Glize.

Ce dernier, né à Belgentier (Var), le 30 septembre 1751, de Joseph, qui signait Joseph de léglise, et de Anne Pignol, vint se fixer à Roquevaire vers 1770. Il s'y maria en 1772 avec Anne André, fille de papetiers.

Jacques était aussi d'une famille de papetiers à Bras, à Moustiers, Sainte-Marie. A la révolution, qui l'épargna sans doute à cause de ses sentiments républicains, Glize travaille ainsi que toute sa famille à la papeterie Donde, dont il devient propriétaire en l'an 4.De sa première femme Anne André, il eut huit enfants: deux de ses fils exploitent une papeterie à Auriol, deux autres dirigent avec leur père l'établissement de Pont de l’Étoile, sa fille Élisabeth se marie à Joseph l'ainé des enfants. Casimir établi à Marseille vend le papier que fabriquent ses parents d'Auriol et de Roquevaire. Ils faisaient certainement de bonnes affaires puisqu’on les voit à la tête d'une assez grande fortune acheter un peu partout des propriétés à Pont de l’Étoile, Roquevaire, à Aubagne, etc...

Vers 1850, une petite-fille de Jacques, Félivité-Marie-Yhérèse Glize, fille de Charles sont fils, se marie à Louis-Etienne Niel, fabricant de faïence à Varages, où il est le collaborateur de son père. C'est sur ses conseils que Charles Glize transforma une partie de sa papeterie en fabrique  de faïence. Niel apporta sans doute à Pont de l’Étoile la technique et les procédés de fabrication en usage sans doute à Varages. La faïencerie fut autorisée par arrêté préfectoral du 7 aout 1852, et dès ce moment, elle commença à fonctionner. Jusqu'en 1858, Louis Niel continua ) exploiter sa fabrique de Varages. Il faisait de fréquents séjours à Pont de l’Étoile pour aider son beau-frère de son expérience de la faïencerie. Il lui envoya ses meilleurs ouvriers. Ce n'est qu'en 1858, qu'on rencontre l'association Niel et Glize. On peut donc placer entre ces deux dates (1852 - 1858) toutes les faïences de Pont de l’Étoile estampillées G.C. (Glize Charles). Que penser de l'estampille G.V, que l'on voit sur certaines pièces? Charles avait un frère prénommé Vincent, Mais malgré nos recherches nous n'avons pas pu avoir la preuve que Vincent se fut associé à son frère Charles. De 1859 à la fermeture de la fabrique, les faïences portèrent la marque G.N. (Glize et Niel). Pendant quelque temps, ces derniers eurent pour associé Calixte Cat, de Saint-Marcel, mais  l'initiale de Cat ne figure jamais sur les productions de Pont de l’Étoile. A ce moment là, 1860, l'association Niel et Glize est en pleine prospérité.

La papeterie, bien entendu, fonctionne toujours et deux moulins à eau d'une force de 10HP donnant du travail ) leurs ouvriers et treize ouvrières qui fabriquent 180 000 kilos de minium. C'est donc cinquante-quatre ouvriers au total que Niel et Glize emploient dans leurs fabriques, et si l'on y ajoute ceux que le hameau de Pont de l’Étoile dut connaitre à cette époque une véritable propriété. Fermons ici la parenthèse et revenons à notre faïencerie. En 1860, vingt ouvriers et cinq ouvrières étaient employés sans cet établissement, les hommes travaillaient pour un salaire de 2 fr 50 par jour et les femmes recevaient 1 fr. Dix machines à broyer les matières et à faire  les pièces étaient mises en mouvement par deux moulins à eau de 6 HP de force. On fabriquait annuellement 90 000faiences. On y faisait la vaisselle commune: assiettes, plats, bols, et comme dit V. Grand dans sa "Céramiques de Saint-Henri": "On y faisait tout ce qu'on peut désirer en ce genre", sucriers, pots à tabac (nous en avons vu de forts beaux), écritoires, statues de saints, etc... Cette faïence transparente et d'un très bel émail, peut parfois être comparée à de la porcelaine. Nous connaissons entre autre un médaillon ovale, bordé de filets bleus et de décorations blanches du plus bel effet, en  tournant la vierge assise tenant l'enfant Jésus... La matière est très belle, et les traits des personnages sont tout à fait charmants. Nous connaissons encore de belles statues, hautes de 0m70 et un grand plat ovale (signé Landry 1885) à ma petite-fille et à la chèvre, dont la décoration est très réussie. Le plat signé Landry prouve que les fabricants employaient de très habiles ouvriers. Parmi ces derniers, Jean Dupuy, mouleur en creux, originaire de la Haute-Garonne, employé depuis 1853. Il faisait de fréquents voyages entre les fabriques Niel, de Varages et de Pont de l’Étoile. Il fut appelé en 1867, à Paris et en 1875, nous le trouvons encore à Pont de l’Étoile. C'est sa famille qui avait en quelques sorte le dépot général de cette faïence. Elle la vendait dans leur magasin de Pont de l’Étoile et dans les foires de la région qui étaient alors nombreuses et fréquentées. Étienne Suzan et Landry étaient les décorateurs des pièces. Après 1871, Glize Célestin-Etienne, fils de Charles (mort en 1871) et son neveu, Niel Léon-Célestin dirigent l'exploitation, ils emploient à se moment là une cinquantaines d'ouvriers, ce qui avec les cinquante ouvriers de la papeterie et de la fabrique de minium porte ce nombre  cent. Le destin de cette faïencerie était lié à celui des fabricants de Varages. Léon-Célestin Niel partit vers 1887: la fabrique ferma et ne rouvrit plus.

Pierre Lou Furnaire

 

Source:  Les industries roquevairoises - la fabrique de Pont de l’Étoile.